Being stuck sucks! Comment avoir confiance en soi ?
Quand on manque de confiance en soi, le moyen le plus simple et le plus radical d’éviter l’échec est... de ne pas agir. Mais c’est intenable dans la vraie vie.
Hello ! 👋
Bienvenue dans cette nouvelle édition de Growthmamma ! Aujourd’hui, on parle de confiance en soi.
Pourquoi ? Parce que sans elle, difficile de passer à l’action. Et quand on est entrepreneur, c’est un vrai problème.
Si tu t’es déjà dit :
Je ne suis pas légitime.
Je ne suis pas encore prêt(e).
J’ai peur de me planter.
Alors cette newsletter est pour toi. On va déconstruire ensemble ce qui bloque, et surtout voir comment passer à l’action sans attendre que la confiance arrive toute seule.
[TD;LR]
La confiance en soi est une des 3 composantes de l’estime de soi, avec laquelle on la confond souvent. Elle s’applique surtout à nos actes. Être confiant, c’est penser que l’on est capable d’agir de manière appropriée dans les situations importantes.
Constat 🧐
Sans confiance, pas d’action. Le doute bloque l’initiative, l’innovation et la prise de décision.
Des mécanismes psychologiques : syndrome de l’imposteur, peur de l’échec, pensée limitante…
Bonne nouvelle : la confiance se construit. Ce n’est pas un don inné, mais comme un muscle qui se renforce avec la pratique.
Sujet 🤓
Pourquoi la confiance en soi est essentielle pour lancer des projets ?
Quels sont les freins psychologiques qui empêchent d’avancer ?
Quelles actions concrètes mettre en place pour booster sa confiance au quotidien ?
Enjeux 🤔
Sans confiance, on se sabote. On hésite, refuse des opportunités, n’ose pas fixer ses limites, son prix...
Le syndrome du "pas prêt". En attendant d’être "parfait", on passe à côté de ce qui pourrait fonctionner.
La clé : oser avant de se sentir prêt. L’action précède la confiance, pas l’inverse.
Cas concret vu en coaching 👩🏻💻
Y. , fondatrice sélectionnée pour Qui veut être mon associé me confie : "J’ai l’impression de ne pas être légitime, quelqu’un va se rendre compte que je n’ai rien à faire ici." Pourtant, sa startup cartonne. On a travaillé avec des techniques simples. Elle est repartie confiante pour son pitch, réalisant que la confiance n’est pas un don, mais une compétence qui se développe.
Action list 🚀
Un échauffement vers la confiance : Commencer par des actions simples pour activer la dynamique.
Fixer des micro-objectifs : La réussite vient de l’accumulation de petites victoires.
S’entourer des bonnes personnes : Un mentor, un pair, une communauté soutenante.
Réécrire son dialogue interne : Transformer "je ne suis pas capable" en "je suis en train d’apprendre".
Tester les "Power Pose" : Adopter une posture de confiance avant une prise de parole ou un rendez-vous clé.
Qui suis-je ?
Certains ici me connaissent, d’autre pas du tout. On va faire court : je suis Mathilde le Rouzic, entrepreneure récidiviste. J’ai fondé 3 startups et occupé plusieurs postes de C-level dans la tech. Je suis curieuse de tout, incapable de rester inactive.
Je me suis spécialisée dans l’accompagnement des startups et de leurs dirigeants, en étant coach certifiée (EMCC). Je suis aussi part-time COO chez Artcare, une startup AI. Et pour finir, je suis passionnée par tous les sujets qui nous permettent de devenir une meilleure version de nous-mêmes.
[Le vif du sujet]
Le mythe du self-made entrepreneur ultra-confiant
En préparant cette newsletter, je suis allée parcourir les biographies inspirantes d’entrepreneurs en vue sur Linkedin. Après en avoir lu 5 ou 6, on a l’impression qu’ils sont tous des machines à succès, sûrs d’eux, jamais en doute.
Bien sûr, c’est faux.
Même les plus grands doutent. Le syndrome de l’imposteur touche 70% des professionnels à un moment donné1.
Ce qui différencie ceux qui avancent des autres ? Ils agissent, même s’ils ne sont pas sûrs que ça va marcher.
"If somebody offers you an amazing opportunity but you are not sure you can do it, say yes – then learn how to do it later!" — Richard Branson
Pourquoi le manque de confiance te bloque (et comment le surmonter)
1. La boucle du doute : un cercle vicieux
Quand j’hésitais à lancer ma première boite, un entrepreneur expérimenté m’a dit
“Si tu attends d’être sûre de toi pour te lancer, tu vas attendre longtemps.”
Le manque de confiance agit comme un frein à l’action : on hésite, on procrastine, on laisse passer des opportunités. En évitant de se confronter aux défis, on empêche notre cerveau d’accumuler des preuves de compétence, ce qui alimente encore plus le doute.
Moins on agit, moins on obtient de résultats, et plus on se persuade qu’on est incapable. Ce mécanisme renforce la peur de l’échec et bloque toute progression.
Pas de confiance → pas d’action → pas de résultat → encore moins de confiance.
La clé ? Briser ce cercle en passant à l’action avant même de te sentir prêt, car c’est l’expérience et les petites victoires qui nourrissent la confiance en soi.
→ Commencer petit fait toute la différence
La confiance en soi, ça se travaille par étapes. Le psychologue Albert Bandura, spécialiste de la confiance en soi et du sentiment d’efficacité personnelle2, a mené une expérience qui illustre parfaitement comment la confiance se construit progressivement.
Il a demandé à deux groupes de participants de résoudre des problèmes complexes de logique et de mathématiques.
Le groupe 1 commençait par des exercices simples, puis de plus en plus difficiles au fil du temps.
Le groupe 2 était confronté directement aux problèmes les plus complexes, sans préparation.
Avant de passer aux problèmes complexes, il leur a demandé d’évaluer leur propre confiance en leur capacité à résoudre ces exercices. Résultat ? Le groupe 1 s’est auto-évalué beaucoup plus positivement. Le fait d’avoir enchaîné des petites victoires leur avait permis de se sentir plus compétents et d’aborder la suite avec assurance.
Ce principe s’applique à toutes les situations, même les plus simples. Chaque tâche accomplie – même minime – donne un sentiment de progression et alimente le cercle vertueux de la confiance.
💡 Comment l’appliquer à toi ?
Commence par des actions accessibles, monte en difficulté progressivement, et tu verras que la confiance suit.
Exemples :
Présente votre projet à un ami avant de pitcher devant des investisseurs,
Parle (tout seul) en anglais dans ta voiture,
Teste une mini-offre avant un gros lancement,
Prends la parole en petit comité avant une conférence…
2. Le syndrome du "pas prêt"
"Je vais attendre d’être totalement au point avant de me lancer."
Attendre d’être parfaitement compétent ou d’avoir tout anticipé avant d’agir est une illusion de contrôle qui paralyse plus qu’elle ne sécurise. Beaucoup d’entrepreneurs repoussent un lancement, une prise de parole ou une décision en croyant qu’ils doivent tout maîtriser avant de se lancer. Mais en réalité, on ne se sent jamais totalement prêt.
C’est en se confrontant progressivement à l’action que l’on ajuste, apprend et gagne en confiance. L’itération est plus puissante que la perfection : mieux vaut tester, adapter et progresser, plutôt que d’attendre un moment idéal qui ne viendra jamais.
💡 Astuce : mieux vaut avancer imparfaitement que ne rien faire
Dans l’entrepreneuriat (et ailleurs), beaucoup de personnes procrastinent ou repoussent leurs projets en attendant que tout soit parfaitement prêt : produit fini à 100 %, stratégie béton, sur-qualification…
En réalité, si ton projet, ton offre, ton idée sont prêts à 80 %, alors ils sont suffisamment bons pour être testés et améliorés au fil de l’eau.
Pourquoi ça marche ?
Lancer à 80 % permet d’obtenir des retours et d’affiner au fil du temps.
L’action nourrit la confiance (cf. la théorie de Bandura 👆)
Les itérations sont plus efficaces que l’attente : un projet évolutif s’améliore bien mieux qu’un projet qui reste dans une note Notion.
3. La peur de l’échec
"Si je me plante, ça prouve que je ne suis pas à la hauteur."
L’échec est souvent perçu comme une preuve d’incompétence, alors qu’il est en réalité une étape normale du processus d’apprentissage.
Cette peur peut paralyser et empêcher de tenter quoi que ce soit, renforçant ainsi l’inaction et le doute.
Pourtant, ceux qui réussissent ne sont pas ceux qui évitent l’échec, mais ceux qui savent en tirer des leçons pour progresser.
💡 Astuce : Reprogrammer ta perception de l’échec.
Comme le disait, Thomas Edison (connu pour ses nombreux fails) :
"Je n'ai pas échoué. J'ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas."
Ne pas voir les choses en noir ou blanc : le résultat d’une action est rarement complètement catastrophique ou un succès complet
Te rappeler que tout le monde échoue, a échoué ou échouera. Les plus grandes réussites ont souvent été précédées d’échecs.
Tirer les enseignements de tes échecs : considérer tes échecs comme des sources d’informations sur toi et ton environnement, non comme des preuves de ton incapacité.
Des stratégies concrètes pour booster ta confiance au quotidien
1. En continu, tu te formeras
Plus tu maîtrises un sujet, plus ta confiance grandit.
Exemple : Un entrepreneur qui peine à pitcher peut suivre un cours de prise de parole, et pratiquer chaque jour devant un miroir.
2. Des objectifs atteignables, tu te fixeras
Plutôt que de viser "1M€ levés cette année", commence par "contacter 2 investisseurs cette semaine"
→ Le petit pas crée le mouvement.
3. La reconnaissance de soi, tu pratiqueras
Exercice : Chaque soir, note 3 actions dont tu es fier. Même petites.
Pourquoi ?
Ça reprogramme ton cerveau à voir le positif.
Ça te rappelle que tu avances, même si c’est lent.
4. La "Power Pose", tu expérimenteras
Selon Amy Cuddy (Conférence TED à +50M vues3), se tenir droit, pieds ancrés au sol, épaules ouvertes, augmente la testostérone (hormone de la confiance) et réduit le cortisol (hormone du stress). Elle a présenté plusieurs postures corporelles qui auraient une influence directe sur notre état interne. Et donc notre confiance en nous.
→ 2 min avant un rendez-vous, une présentation, ou un appel important, cela ne peut pas faire de mal de prendre la pose d’un super héros pour booster la confiance en soi.
5. Avant d’être prêt, tu agiras
Seule l’action donne confiance.
"Thinking won’t change your life ; the only way you’re going to change your life is to take action." Mel Robbins.
La confiance en soi : un exemple concret vécu en coaching
Le sujet de la confiance en soi (et son double maléfique, le syndrome de l’imposteur), se pose fréquemment dans mes coachings de dirigeantes. Travailler sur la confiance en soi, c'est souvent déconstruire des croyances limitantes et s'autoriser à voir ses propres ressources.
L’été dernier j’ai coaché la fondatrice d’une startup qui s’apprêtait à tourner Qui veut être mon associé. Elle m’a dit « J’ai vraiment l’impression de ne pas être légitime, à tout moment quelqu’un va se rendre compte que je n’ai rien à faire sur ce plateau. » Pourtant, elle avait été sélectionnée par la prod et sa startup est un succès.
Il existe plusieurs méthodes pour travailler la confiance en soi en coaching.
Avec elle, j’ai d’abord opté pour la technique du modèle potentiel : elle a choisi une personne qu’elle admire pour sa confiance en elle, et nous avons exploré ensemble les éléments concrets qui lui faisaient penser que cette personne avait de la confiance. Rapidement, elle a pu voir qu’elle-même portait déjà en elle ces qualités. Avec une simple projection, elle avait déjà beaucoup avancé.
Nous avons consolidé cela avec une technique d’alignement des niveaux logiques (Robert Dilts) lors de notre échange suivant.
Avec ces deux sessions, elle s’est sentie totalement ok pour aller pitcher son projet, elle a compris que la confiance en soi n'est pas un don, c'est une compétence qui se travaille et qui évolue avec des actions ciblées.
À retenir
✔️ La confiance en soi n’est pas une condition préalable à l’action, mais un résultat de l’action.
✔️ Les moments de doute sont normaux, l’important est de ne pas leur laisser le dernier mot.
✔️ La peur ne disparaît jamais complètement, mais on peut apprendre à avancer avec elle.
✔️ Vous pouvez vous faire accompagner par un coach ou un mentor pour travailler dessus, avec moi par exemple ;-)
C'est tout pour cette semaine
J'espère que vous avez apprécié cette newsletter. On se retrouve dans deux semaines pour un nouveau sujet !
D'ici là, prenez soin de vous, et souvenez-vous : les petites actions, il n’y a rien de mieux pour se mettre en mouvement et gagner en confiance. 😊
Merci de m'avoir lue jusqu'ici. À très bientôt !
Mathilde
International Journal of Behavioral Science – 70% des professionnels touchés par le syndrome de l’imposteur, quel que soit son genre ou sa catégorie socio-professionnelle (source)
Albert Bandura – Self-Efficacy: The Exercise of Control. Sur le sentiment d’auto-efficacité : plus on croit en ses capacités à réussir une tâche, plus on aura de chances d'y arriver.
Amy Cuddy, TED - Your body language may shape how you are